Il est aujourd'hui recommandé de se montrer méfiant envers le cosmopolitisme. C'est une tendance très bien vue en de multiples Cours et Cénacles depuis un demi-siècle, Ces deux générations ont vu, paradoxalement, se côtoyer un extraordinaire progrès scientifique et technologique et une régression douloureuse et difficile de l'Humanisme philosophique. La persévérance d'une telle tendance de l'évolution de notre monde scellerait une catastrophe pour la civilisation humaine, aujourd'hui globalisée.
Pour éviter une telle régression, il importe dès maintenant d'ouvrir notre réflexion aux champs d'études du monde entier. En cela, il lui importe autant d'embrasser le maximum de savoirs contemporains qu'historiques. Il ne suffit plus d'être logicien, épistémologue, philosophe de la nature et de l'histoire, psychologue, sociologue, historien de la philosophie, connaisseur des sciences, des arts, des idéologies présentes et passées, ni amateur de philosophie en langues latine, grecque, arabe, sanskrite, chinoise, bantoue etc. Le philosophe de demain, s'il veut encore exister se doit d'être non seulement européen mais aussi arabe, africain, iranien, indien, amérindien, russe, sibérien, chinois, coréen, japonais, polynésien, latino-américain... sans chercher de limite à ses inspirations.
S'il fut un village pour éduquer un enfant, ce qui est vrai, il faut aussi une humanité entière pour former un philosophe. En cela, vive le nouveau cosmopolitisme !
Jacques René FAURE
17 février 2024